Qui est donc la personne qui se cache derrière ce formidable site ?

Je m’appelle Arnaud, j’ai 32 ans (enfin 34, maintenant…), je vis actuellement dans la région parisienne, et j’ai une constante : j’ai toujours adoré l’Histoire. C’est peut-être la plus ancienne de mes passions : à l’époque de l’école, aussitôt récupérés lors des veilles de rentrée, je dévorais mes manuels d’histoire-géo. Je lisais, et relisais, et relisais encore mes livres, mes BD, mes films et mes revues d’Histoire. Enfant, j’ai eu ma période où je voulais être archéologue, égyptologue, géologue, volcanologue,…

Un petit échantillon de ces livres d’enfance qui nourriront intensément mon goût pour l’histoire et la connaissance du passé, du présent et du monde…

J’ai toujours perçu l’Histoire comme une clé de compréhension du monde, un portail vers le passé permettant de mieux saisir le présent, un remarquable outil d’appréhension des lieux, des peuples et des cultures. Il me semble en effet exister bien peu d’endroits ou d’événements que l’on peut comprendre sans revenir en arrière, sans rembobiner la cassette. Toujours aujourd’hui, je ne peux jamais vraiment découvrir un nouveau lieu sans m’intéresser préalablement ou postérieurement à son histoire, qu’elle soit géologique ou anthropologique (et bien souvent les deux).

L’Histoire est rarement noire ou blanche : elle est généralement complexe, témoin et en même temps produit d’une époque, elle-même façonnée par son temps, et son environnement. Dans une période contemporaine où l’écriture (et réécriture) de l’Histoire verse souvent dans le simplisme, pour ne pas dire la binarité, il s’agit plutôt ici de nous immerger dans un certain souci du détail, de contextualisation des faits, afin de bien saisir la complexité de la matière qui a fait l’Histoire – la petite comme la grande.

De façon plus générale, ce blog a pour ambition de s’inscrire dans le mouvement dit de l’École des Annales : un important courant historique fondé au début du XXe siècle, et qui se caractérise par la mise en avant d’une histoire globale, holiste, à la fois dans le temps (longue durée) et dans l’espace (prise en compte des faits de société dans leur ensemble). C’est véritablement cette vision de l’Histoire qui préside à la plupart de mes écritures (en tout cas, c’est à elle que je m’attache). Une vision de l’Histoire théorisée par le mouvement des Annales, dont je laisse deux grands historiens de cette École vous en dessiner plus concrètement la philosophie (ce qu’ils feront infiniment mieux que moi… 🙂) :

Il y a trente-six définitions de l’Histoire… Chaque historien a sa conception de l’Histoire : il y a des historiographies différentes, il y a des écoles d’Histoire…. Vous avez des historiens qui restent fidèles au récit traditionnel (et qui d’ailleurs sont parfois très remarquables). […]

Le récit traditionnel, c’est de considérer que l’Histoire se déroule sur un fil, comme un film qui serait très étroit, et que les événements se succèdent les uns les autres, se commandent les uns les autres… Sous des apparences assez banales, c’est une philosophie de l’Histoire de penser que les événements qui font du bruit conduisent le monde : la rencontre de deux hommes politiques célèbres, la réunion d’un congrès de parti, la prise de pouvoir par un autre… On a le sentiment que les choses changent à partir de là et que tout ce qui va surgir n’en sera que la conséquence… C’est la lecture par les sommets (ou les faux sommets), les sommets apparents : l’Histoire en train de se faire se signale[rait] par des couleurs très vives, des éblouissements, des mises en humeur catégoriques,… une sorte de tragédie à laquelle beaucoup d’historiens ne croient pas (et moi le premier !).

L’Histoire, c’est un dépassement de l’événement. C’est un dépassement de l’événement parce que je ne crois pas que ces « nouvelles sonnantes » (comme l’on disait au XVIe siècle) soient l’essentiel de la vie des hommes. On s’aperçoit que les guerres dont on parlait tellement, n’empêchent pas l’essor de l’économie ; on s’aperçoit que les périodes soi-disant de régression, signifient pour la masse des gens qui vivent à cette époque-là, une amélioration de leur vie quotidienne, une montée des salaires… C’est-à-dire que l’on cherche de plus en plus – un mouvement qui est un mouvement général – une Histoire majoritaire. Hors l’histoire majoritaire, ce n’est pas l’histoire des quelques personnes qui sont sur le pavois ou sur le devant de la scène de ce théâtre du monde…

Fernand Braudel (1902-1985), grand théoricien de l’École des Annales, dans un reportage de l’ORTF des années 1960 (et disponible sur la chaîne Youtube de l’INA)

Il faut dépersonnaliser les phénomènes historiques. L’Histoire, ce n’est pas seulement une question d’individus. Alors c’est sûr, il ne faut pas sombrer dans le travers de nombreux intellectuels qui pensent que l’individu n’a aucune importance dans l’Histoire, ce n’est pas vrai : l’individu peut avoir de l’importance dans l’Histoire ! Certains individus peuvent même faire basculer les choses à certains moments. Mais il ne faut pas non plus tordre le bâton dans l’autre sens et croire que l’Histoire s’est faite uniquement par des individus, des « Grands Hommes » qui font tout par leurs décisions géniales ou au contraire diaboliques… Ce n’est pas vrai, l’Histoire ne fonctionne pas comme cela. L’Histoire, ce sont des forces qui s’affrontent… c’est beaucoup plus complexe que cela ! […]

L’archéologue étudie le passé. L’historien, lui, étudie le TEMPS, ce qui n’est pas du tout la même chose. D’une part parce que le temps, cela contient le passé, mais cela contient aussi le présent, et aussi le futur. Un bon historien selon moi n’étudie pas le passé, mais étudie d’abord le temps, c’est-à-dire le temps qui passe, et qui généralement est TRÈS long, et TRÈS lent, et est le produit de 25 milliards de facteurs différents, de forces différentes, qui s’interpénètrent, se choquent, luttent les unes contre les autres, se mélangent, reviennent en arrière, avancent… cet espèce de fleuve complètement chaotique… C’est ça qui fait l’intérêt de l’histoire ! L’Histoire c’est ça, ce n’est pas l’accumulation bête de connaissances ou de bons mots. […]

Laurent Henninger, historien militaire, dans un entretien publié le 28 mars 2023 sur la plateforme Youtube

Ainsi, parce que l’Histoire est souvent extraordinaire, riche, complexe – et surtout passionnante, je ressens aujourd’hui le besoin et l’envie de la faire découvrir et partager, au fil de mes voyages et de mes vadrouilles (physiques comme mentales) ici et là. Bref, j’ai créé un blog d’histoire itinérante.


Parallèlement au site, pour celles et ceux qui seraient également avides de découverte historique « sur le terrain », j’ai également développé une très importante bibliothèque cartographique sur l’application « Mapstr » : une chouette carte de plus de 4 000 lieux à découvrir partout en France et dans le monde – essentiellement des lieux de patrimoine naturel, architectural et culturel remarquables (plus beaux villages, châteaux, ruines antiques, monastères, abbayes, forteresses perchées,.. mais également cascades, belles vallées, gorges, chouettes randos, curiosités géologiques et autres petites et grandes merveilles de la nature.. !).

Une carte dont je réserve toutefois l’accès aux abonnés du site : une autre bonne raison (en plus de toutes les passionnantes et enrichissantes séries d’articles thématiques que je propose ici) de s’abonner à Histoire-itinérante, et d’ainsi soutenir mon travail et mon indépendance. 😉

Pour plus de détails sur la carte et son utilisation, n’hésitez pas à consulter mon article dédié sur le sujet (ci-dessus)

Et enfin, pour les amateurs de belles photos de paysages de France et d’ailleurs, n’hésitez pas à vous abonner à ma page Instagram, où je publie régulièrement des clichés et petits reportages photos et vidéos de mes plus belles découvertes (particulièrement naturelles), accompagnés de petits textes un soupçon poétique racontant l’histoire et la beauté de ces lieux qu’il m’a été donné de visiter.

Une sympathique page perpétuellement en vadrouille, à la découverte des plus chouettes coins de France et de Navarre (et plus globalement du monde entier) .. !

Et bien sûr, si vous aimez mon travail et souhaitez que je puisse continuer à produire de nouveaux articles, toujours plus riches et travaillés, toujours plus passionnants et recherchés, n’hésitez pas à vous abonner et/ou à soutenir le site via la rubrique dédiée (que vous pourrez trouver en cliquant ici).


Merci, et à bientôt sur les articles du site, ou sur la carte Mapstr, ou la page Instagram ! Et si vous avez des questions ou remarques générales, des suggestions d’articles ou de thèmes, des propositions de collaborations ou que ne sais-je encore, n’hésitez pas à me contacter via le formulaire de contact !

À bientôt peut-être, donc. 🙂

Arnaud.

Avec ce blog, mon crédo est le suivant : raconter l’Histoire dans toute sa profondeur et ses nuances et degrés de complexité, non comme une succession incohérente et illisible de dates et de noms, mais comme un ensemble de dynamiques de fond qui s’entremêlent et parfois se percutent, produisant et catalysant ainsi les (grands) événements structurants de l’Histoire. Ce je l’espère, de façon toujours vivante, imprégnante, synthétique, claire, accessible et agréable à lire.

Dit autrement, le concept d’Histoire Itinérante n’est peut-être autre que celui-ci : raconter l’Histoire comme une histoire, et raconter les petites histoires et les multiples dynamiques de l’Histoire qui, ensemble, forment la Grande Histoire.

SOURCE : Moi-même, un soir d’inspiration…