Le Québec et la Nouvelle-France.. rien que leurs noms peuvent laisser rêveur.. Ils nous renvoient il y a quelques siècles, quand la France se disputait avec l’Angleterre la place de première puissance d’Europe et du monde occidental. Une époque où les grandes puissances européennes étaient parties à la découverte du monde, de nouveaux mondes, qu’elles avaient ensuite colonisés, avec plus ou moins (mais plutôt systématiquement beaucoup) de violence et de succès.
Les Espagnols et les Portugais s’étant déjà partagé le monde entre Est et Ouest, et s’y étant déjà bien installés, c’est avec retard mais vigueur que les autres grandes puissances européennes (France, Angleterre, Hollande principalement) se décidèrent aussi à aller explorer et coloniser ce Nouveau Monde et ses fabuleuses richesses ; sans parler de leur concurrence dans la recherche de son mythique passage menant aux Indes et à la Chine par l’Ouest.
La France, par une certaine forme de hasard des choses, s’aventura et explora le golfe du Saint-Laurent, le remonta, et établi là le berceau de sa future colonie. Les Anglais et les Hollandais préférèrent quant à eux s’installer sur les plaines plus tempérées de la côte Est de l’Amérique, entre la Floride espagnole et le futur Canada français. Et toutes ces colonies se développèrent, s’agrandirent, se peuplèrent. Mais en Amérique du Nord, l’une d’elle, avec peu de moyens, fut abondamment explorée et s’étendit, plus, bien plus que toutes les autres…
À son apogée, la Nouvelle-France (comme l’on appelle alors l’ensemble de la colonie nord-américaine française) est un territoire immense et grandiose, qui s’étend des Appalaches à l’Est aux grandes prairies à l’Ouest, et de la baie d’Hudson et du Labrador au Nord à la Louisiane et au golfe du Mexique au Sud, en passant par le bassin de Mississippi, les Grands Lacs, et aussi et surtout la vallée et le golfe du Saint-Laurent – le cœur de la colonie. Une immensité de forêts, de lacs, de marais, de roches et de prairies, seulement peuplée de 70 000 colons et de quelques centaines de milliers d’Amérindiens (ces derniers ayant alors déjà été grandement décimés en particulier par les maladies importées par les colons…). Natifs amérindiens avec lesquels les Français sont presque partout alliés et avec qui ils entretiennent de grandes alliances politiques et commerciales (sans parler de l’important métissage qui se développa dès la fondation de la colonie entre ces nations).
Une colonie prospère et baroque mais vide, comparée tout particulièrement aux colonies anglo-américaines voisines, coincées entre les Appalaches et l’océan Atlantique, et dont le million d’habitants se sent bien vite très (trop) à l’étroit. Colons des fameuses « Treize Colonies » qui regardent vers le nord et l’ouest, vers les territoires de la Nouvelle-France, leurs contrées d’expansion naturelle…
Il y aura d’abord des raids et des péripéties. Des conquêtes rapidement restituées, du moins au début. Et puis viendra de façon inévitable la grande guerre, une guerre hors-normes, totale, tragique, épique, et qui décidera du destin de la Nouvelle-France.
C’est ainsi l’histoire peu connue (ou méconnue) de cette extraordinaire colonie, qui nous amènera de l’époque des Grandes découvertes aux grandes guerres de la fin du XVIIIe siècle (et des provinces peuplées et agricoles de France aux immensité quasi-vides et boisées du Canada), que je me propose de vous raconter dans cette vaste fresque historique en trois volets, très richement documentée et illustrée. Bonne lecture !

Dans les parties précédentes, nous nous sommes penchés sur l’exploration puis l’implantation des premiers établissements permanents et fondations des premières villes de ce qui deviendra la « Nouvelle-France » (partie I), avant de voir comment, sous l’impulsion de Louis XIV et de son secrétaire d’état à la Marine Colbert, ce qui restait un simple comptoir de commerce devint une véritable colonie royale, dotée d’une politique administrative, économique et de peuplement pensée, souhaitée, structurée et de grande envergure (partie II).
Un essor et grand développement de la Nouvelle-France, également territorial, qui n’a eu de cesse d’inquiéter ses voisins et notamment les treize colonies anglaises, en grande tension avec la colonie française depuis le XVIIe siècle, tension qui va finalement déboucher sur une logique d’affrontement généralisé, comme nous allons le voir dans cette troisième et dernière partie. Bonne lecture !
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La « guerre de la Conquête » : le grand choc nord-américain de la guerre de Sept Ans
Comme nous l’avons vu dans la seconde partie, les possessions de la Nouvelle-France furent un enjeu important des négociations entre la France, l’Angleterre et leurs alliés respectifs qui menèrent au traité d’Utrecht, lequel mit donc fin à la guerre de Succession d’Espagne. Il est peu dire que la France d’un Louis XIV vieillissant y perdit quelques plumes en Amérique… : la baie d’Hudson, l’Acadie historique et Terre-Neuve sont ainsi définitivement cédés aux Anglais. Les Acadiens, comme nous l’avons également abordé plus haut, sont « tolérés » mais à la condition de rester neutres en cas de nouveau conflit.
Face à la désormais Nouvelle-Écosse, les Français conservent donc plusieurs îles du golfe du Saint-Laurent dont l’île Royale, où ils construisent rapidement la remarquable forteresse de Louisbourg. Les frontières exactes de ces nouvelles possessions sont cependant mal tracées, et Français et Anglais vont ainsi se disputer des zones limitrophes au nord (frontières entre la région de la baie d’Hudson – anglaise, et la région des Grands Lacs dite « Pays d’en Haut – française), à l’est (frontières entre Anglais et Français au niveau de l’Acadie continentale mal définie) et au centre (vallée de l’Ohio,…) du continent américain. De futures zones d’affrontements décisives dans la grande guerre finale qui s’annonce..

Même si une longue période de paix commence ainsi en 1713, les tensions restent vives. Les colons des Treize Colonies veulent en finir avec cet « encerclement » français, et poussent Londres à envahir une bonne fois pour toute le Canada français. Du côté anglais, on patiente avec fébrilité, mais on se sait confiant lorsque l’affrontement arrivera : le rapport de forces est en effet démesurément en faveur des Anglais, dont les Treize Colonies comptent déjà près de 2 millions d’habitants, quand l’ensemble de la Nouvelle-France peine à dépasser les 70 000 – un rapport de plus de 1 à 20 ! Cela sans compter sur la toute puissante Royal Navy, maîtresse incontestée des mers, qui contrôle l’Atlantique, et est en capacité d’acheminer et de débarquer en quelques mois des dizaines de milliers de soldats bien entraînés et équipés depuis l’Angleterre.

Les Français, avec leurs quelques régiments déployés dans la vallée du Saint-Laurent et leurs miliciens canadiens (mais aussi – les Anglais l’oublieront peut-être un peu vite – les nations amérindiennes, qui sont presque toutes alliées avec la France), semblent peu capables de faire le poids face à un tel potentiel déploiement de forces. Confiant et certain du résultat final, côté anglais, on attend et on espère le moindre prétexte, la moindre échauffourée, qui finira bien inévitablement par arriver. Et ils arriveront…
En résumé : le poids du peuplement français et britannique en 1750, à la veille de la guerre de la Conquête
La Nouvelle-France et la Louisiane comptent à peu près 90 000 habitants dont les familles souches proviennent de la France de l’Ouest. Depuis les années 1700, le flux de l’émigration s’est limité pour l’essentiel aux militaires et aux marins. La croissance démographique de la colonie française (qui se limitait à 2 000 habitants en 1660, 16 000 vers 1700) est due à une natalité exceptionnelle de l’ordre de 65 pour 1 000 (la famille des LeMoyne d’Iberville en témoigne).


L’État n’a guère encouragé les Français à s’installer en Nouvelle-France et en Louisiane ou bien a pris des mesures restrictives comme l’interdiction faite aux Protestants de s’établir au Canada. L’interminable hiver canadien a aussi rebuté nombre de candidats potentiels à l’émigration. En 1755, le quart de la population canadienne vit dans les villes de Québec (7 à 8 000 habitants), Montréal (4 000) et Trois-Rivières (1 000). Un effort est également fait pour accélérer le peuplement de Détroit (dont la ville américaine porte toujours le nom), la clé de voûte des Grands Lacs. La Louisiane, colonie presque marginale, compte alors quant à elle à peine 4 000 habitants d’origine française.

Les treize colonies britanniques, regroupées sur une bande côtière plus étroite, sont déjà peuplées d’entre 1,5 et 2 millions d’habitants vers 1750 (elles n’en comptaient que 4 700 vers 1630 !). La croissance démographique est due à l’émigration – volontaire et surtout forcée – des minorités religieuses protestantes (Puritains, Quakers,…) venues trouver leur terre promise de l’autre côté de l’Atlantique. Cette identité religieuse est très marquée : les colons anglo-américains détestent les « papistes » (catholiques) canadiens, qui le leur rendraient bien : « la Nouvelle-France arbore son unité catholique comme un étendard » (Edmond Dziembowski).

Au socle « anglo-saxon » (Anglais, Écossais, Irlandais) qui constitue la part la plus importante des arrivants, vient s’ajouter l’immigration d’Europe centrale et septentrionale ainsi que l’apport africain alimentant la main d’œuvre servile des colonies médianes et méridionales. Comme en Nouvelle-France, la majorité des colons vivent à la campagne, mais les villes portuaires (Philadelphie, New York, Boston,…) sont en pleine croissance.
L’incident de Jumonville : « so it begins… »
28 mai 1754, près du lieudit Great Meadows, dans l’actuel État de Pennsylvanie. Un petit détachement canadien d’une trentaine d’hommes campe sur les lieux, dirigés par un officier du nom de Jumonville. L’expédition de Jumonville n’est pas militaire : il s’agit de reconnaître si le territoire réclamé par la France avait effectivement été envahi, et, le cas échéant, de délivrer aux Anglais une sommation de retrait des terres du roi de France. Même si les relations sont très tendues, aucune belligérance n’a encore été déclarée. Il ne doit s’agir que d’une simple mission d’observation. Enfin, en théorie..
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Histoires itinérantes, ce sont des heures de lectures enrichissantes et passionnantes qui vous attendent autour de grands thèmes historiques !
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Pour aller plus loin.. (au Canada, par exemple ?) 🍁
À titre personnel, je n’ai encore jamais eu la chance de me rendre au Québec, mais cela fait partie de ses destinations que je rêve de pouvoir réaliser un jour, me perdre dans ces grands espaces de lacs et de forêts, aux couleurs vermeilles, presque boréales… S’imaginer ce qu’on pu ressentir les premiers européens en découvrant ces nouvelles terres si vastes, si grandioses, à premières vues si intactes de la main de l’Homme. Demeuré fasciné par les tribus amérindiennes qui vivaient depuis si longtemps dans des contrées au climat si rude et dans une certaine harmonie avec leur environnement naturel, et fasciné également par ces jeunes hommes qui partirent à l’aventure dans la forêt infini, en quête de richesses, de gloire, et certainement indéniablement, d’un certain sentiment de liberté.

Pour revenir à notre article : et bien j’espère évidemment qu’il vous a plu (tant sur le fond que sur la forme), et qu’il vous a apporté une première connaissance assez résumée mais abordant tout de même de nombreux thèmes intéressants et histoires croisées gravitant autour de ce que fut cette grande aventure coloniale, à la fin aussi tragique que grandiose.
Bibliographie et sources
Par ailleurs, si vous êtes très intéressés par l’histoire de la Nouvelle-France et souhaitez approfondir votre connaissance de cette passionnante période historique, vous trouverez ci-dessous une petite bibliographie d’ouvrages de référence sur l’histoire de la Nouvelle-France, du Québec, de l’Acadie, etc. (la plupart de ces ouvrages ayant été écrits par des Québécois qui connaissent bien leur sujet et semblent toujours vibrer des lointaines et bouleversantes vies et aventures de leurs ancêtres.. !) :
- Eric Bédard, L’Histoire du Québec pour les nuls, 384 p.
- Eric Thierry, La France de Henri IV en Amérique du Nord, 506 p.
- Eric Thierry, Aux origines de Québec. Expéditions en Nouvelle-France de Samuel de Champlain, 280 p.
- Charles-Philippe Courtois, La Conquête. Une anthologie, 496 p.
- Raymonde Litalien, Québec. Capitale de la Nouvelle-France (1608-1760), 236 p.
- Raymonde Litalien (avec J.-F. Palomino et D. Vaugeois), La Mesure d’un continent, 300 p.
- Laurent Veyssière et Bertrand Fonk (dir.), La Chute de la Nouvelle-France, 358 p.
- Denis Vaugeois, Jacques Lacoursière et Jean Provencher, Canada-Québec (1534-2018), 616 p.
- Nicolas Landry et Nicole Lang, Histoire de l’Acadie, 472 p.
- Le Figaro Histoire n°45, « Quand l’Amérique était française – De Québec à la Louisiane », 2019, 132 p.
Pour les mêmes intéressés, je recommande également le Musée virtuel de la Nouvelle-France, une sorte de musée en ligne accessible sur le site du Musée Canadien de l’Histoire. Un musée interactif vous permettant de vous promener dans une foule de rubriques et de thématiques, allant de la grande histoire de la Nouvelle-France, de telle ou telle région, telle ou telle expédition, tel ou tel conflit, à d’autres sections développant plutôt ce à quoi pouvait ressembler la vie quotidienne des Franco-canadiens et des Amérindiens (habitat, nourriture, déplacement, agriculture et artisanat, religion, etc.). Un très chouette site très simple de navigation et ludique vraiment à visiter, accessible en un simple clic !

Et puis enfin, si comme moi vous êtes des grands amateurs de BD historiques ce qu’il faut de romancé (et qui ont pour principe de raconter les grandes affaires et guerres de monde au travers de l’histoire d’un groupe de personnages aussi développés qu’attachants), je vous conseille au plus haut point la BD dont vous avez vu apparaître des extraits ici et là, et qui racontent les péripéties, joies et malheurs d’une groupe de franco-canadiens se retrouvant en plein milieu de cette terrible guerre de la Conquête qui vient de débuter. Du point de vue de la rigueur historique, je l’ai trouvé particulièrement bien faite. Au-delà du conflit qui déchire l’Amérique du Nord, elle offre également une formidable fresque de ce quoi devait ressembler l’organisation sociale et politique ainsi que la vie et le quotidien dans la Nouvelle-France.
Espérant à nouveau que cet article vous a plus et permis de découvrir et/ou de mieux connaître une page importante de notre histoire, je vous invite également à ne pas hésitez à partager vos remarques, ressentis, avis, points de vue, informations complémentaires, et toutes autres réactions que cet article aurait l’occasion de vous susciter. Je me réjouis toujours du partage et de l’échange, même critique, que peut développer un de ces articles autour d’une thématique historique qui constitue l’essence de ce site de découverte.
En guise de prologue : Pocahantas : morale disneylandienne gnangnan, américo-orientalisme, mythe du bon sauvage, ou ode à la Nature et à l’Altérité ?
Pour finir, je souhaitais dédicacer cet article à mon arrière-grand-père chasseur, et au film Pocahantas. Pocahantas, c’était en effet le préféré et seul Disney de mon Grand-Papi, qui adorait ce film. Le seul qui était en cassette chez lui, et qui a bercé mon enfance passé là-bas.
Il nourrit mon imagination, ma fascination et mon profond respect des grands espaces de forêts et de prairies infinies nord-américaines et de la (les) culture amérindienne, bien avant le film Danse avec les Loups (qui me marqua aussi profondément – et dont l’un des plus puissants et profonds symboles demeure peut-être l’abattage barbare du loup « Chaussette » par les soldats de la cavalerie américaine…). Mais que dire alors de Pocahantas ?
Lorsque j’ai (enfin) crée mon compte Spotify l’hiver dernier et ainsi constitué les riches playlists qui rythment depuis mes journées, je retombais par hasard sur ma chanson préféré du célèbre Disney, et en écoutait cette fois avec grande attention les paroles. Relisons-les ensemble :
Pour toi, je suis l’ignorante sauvage,
Tu me parles de ma différence, je crois sans malveillance,
Mais si dans ton langage, tu emploies le mot “sauvage”,
C’est que tes yeux sont remplis de nuages, de nuages…
Tu crois que la Terre t’appartient toute entière,
Pour toi, ce n’est qu’un tapis de poussière.
Moi je sais que la pierre, l’oiseau et les fleurs,
Ont une vie, ont un esprit et un cœur.
Pour toi l’étranger ne porte le nom d’Homme,
Que s’il te ressemble et pense à ta façon.
Mais en marchant dans ses pas, tu te questionnes,Es-tu sûr, au fond de toi, d’avoir raison ?
Comprends-tu le chant d’espoir du loup qui meurt d’amour ?
Les pleurs des chats sauvages au petit jour ?
Entends-tu chanter les esprits de la montagne ?
Peux-tu peindre en mille couleurs l’air du vent ?
Peux-tu peindre en mille couleurs l’air du vent ?
Courons dans les forêts d’or et de lumière,
Partageons-nous les fruits mûrs de la vie,
La terre nous offre ses trésors, ses mystères,
Le bonheur, ici-bas, n’a pas de prix.
Je suis fille des torrents, sœur des rivières,
La loutre et le héron sont mes amis.
Et nous tournons tous ensemble, au fil des jours,
Dans un cercle, une ronde à l’infini !Là-haut, le sycomore dort,
Comme l’aigle Royal, il trône impérial.
Les créatures de la nature ont besoin d’air pur,
Et qu’importe la couleur de leur peau.
Chantons tous en chœur les chansons de la montagne,
En rêvant de pouvoir peindre l’air du vent…
Mais la Terre n’est que poussière,
Tant que l’Homme ignore comment,
Il peut peindre en mille couleurs l’air du vent ! »
Alors : mièvrerie « sauvageonne », mythe du « bon sauvage », ou grandiose et intemporel ode à la Nature, à la Terre, au Vivant et à l’Altérité ?
Moi, pour ma part, je partage le goût et le sentiment de mon Grand-Papi…
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