Une carte extrêmement intéressante, détaillant de quels pays sont majoritairement originaires les ancêtres des Américains d’aujourd’hui !
Notez en premier lieu les différentes « poches » ethniques, illustrant la tendance de nombreux migrants d’une même nationalité à avoir ciblé ou de s’être aggloméré dans certaines régions en particulier, comme les Italiens dans la région de New-York, les Finlandais dans le Michigan, les Norvégiens dans le Minnesota, les Irlandais dans les actuels états de New York et de Rhode Island, et plus récemment, les Mexicains dans tout le sud-ouest des États-Unis.
La carte met également en évidence les colonisations européennes premières : celle des Français en Louisiane, en Nouvelle-Écosse et près de la vallée du Saint-Laurent canadien (anciens territoires de la « Nouvelle-France »), celle des Anglais en Nouvelle-Angleterre et dans l’Utah, et des Hollandais dans la région de New York, et bien sûr, tristement, celle des descendants des Africains dans les anciens états esclavagistes du sud (qui formeront la plupart des États confédérés durant la grande guerre civile américaine, la guerre de Sécession).
Les États-Unis : une nation anglo-allemande ?
Enfin, la carte met en relief une donnée très intéressante : celle de l’importante origine allemande de nombreux Américains d’aujourd’hui. En effet, la quasi-totalité du nord (hors Côte Est) et de l’ouest des États-Unis présente une ascendance allemande majoritaire. Du milieu du XIXe siècle au début du XXe siècle, des millions d’Allemands vont en effet émigrer aux États-Unis, où ils s’installeront majoritairement dans des zones rurales, et deviendront fermiers.
Avec les Irlandais, les territoires de l’actuel Allemagne constituent ainsi les pays européens qui compteront le plus d’émigrés sur la période, et qui contribueront le plus au peuplement des jeunes États-Unis. Beaucoup de ces émigrés Allemands angliciseront leur nom de famille, et la part de leurs descendants parmi la population américaine “blanche” est aujourd’hui immense. Peut-être un des éléments d’explication du fort lien diplomatique et culturel existant depuis toujours (et encore plus fortement après la Seconde guerre mondiale), entre l’Allemagne et les États-Unis (mais aussi, il faut bien le dire, de la réticence de nombreux Américains à s’engager aux côtés des Alliés et intervenir en Europe durant les deux guerres mondiales, pour des raisons évidentes..).
Zoom sur : l’expansion territoriale des États-Unis d’Amérique (1783-1917)
Une autre bien belle carte, représentant la géographie et le phasage de l’expansion du territoire des États-Unis d’Amérique : des Treize colonies originelles de 1783 à l’annexion des îles Hawaï en 1898 et Vierges en 1917, en passant par l’achat de la Louisiane à la France (1803), la cession de la Floride par les Espagnols (1819), l’annexion du Texas (1845) puis l’acquisition de la Californie suite à la guerre américano-mexicaine (1846-1848), ainsi que l’acquisition du territoire de l’Oregon auprès de la Grande-Bretagne (1846) et l’achat de l’Alaska à la Russie (1867).
« Petite Amérique deviendra grande ! » (très grande..)
Un peu de géographie des Amériques…
Continuons notre voyage outre-Atlantique avec cette magnifique carte stylisée de la géographie des deux Amériques (ainsi que des Caraïbes), cet immense « Nouveau Monde » (Mundus Novus, ou Nuevo Mundo en espagnol) exploré puis conquis et colonisé par les Européens entre le XVe et le XVIIIe siècle (et qui deviendra progressivement indépendant à partir du début du XIXe siècle).
La colonisation des Amériques (et la quasi-disparition des populations natives)
Cette colonisation (ou plus exactement ces différentes entreprises de colonisation européennes du Nouveau Monde – car elles furent aussi nombreuses que sensiblement distinctes) compteront parmi les plus meurtrières de l’histoire de l’Humanité. En effet, des millions de Natifs (et parfois-même jusqu’à 90% de la population originelle dans certaines régions… !) des Amériques vont disparaître dans les décennies qui suivront les premières conquêtes. Ceci principalement du fait des maladies importées avec eux par les colons européens (variole, typhus,…), contre lesquelles les systèmes immunitaires des Natifs étaient alors impuissants.
Ce faisant, les Amériques sont devenues, selon les régions, des nations de population essentiellement européenne et africaine (issue des descendants des esclaves noirs déportés d’Afrique via la grande traite négrière transatlantique, connue sous le nom de commerce triangulaire), ou des nations métisses, mélanges de populations issues d’Europe, d’Afrique et d’Amérique (comme c’est notamment le cas des Antilles, ainsi que de l’Amérique du Sud). Ainsi, seules quelques rares régions (généralement périphériques et isolées) des Amériques actuelles comptent encore une proportion importante de populations natives (c’est-à-dire pré-colonisations européennes).
Aux États-Unis, l’histoire des Natifs (appelés « Amérindiens ») est particulièrement tragique. À la différence des colons français de la Nouvelle-France, les colons anglais sont en effet venus s’installer en masse en Amérique du Nord, et souhaitent contrôler et exploiter toujours davantage de terres, entreprise qui se fait évidemment au détriment des nations et tribus amérindiennes. Une démarche qui expliquera historiquement pourquoi la plupart de ces dernières seront alliées avec la France et se battront à ses côtés jusqu’à la chute de la colonie de Nouvelle-France, durant la guerre de la Conquête et de Sept Ans (1754-1763).
Suite à cette défaite des Français, définitivement expulsés du continent nord-américain, les colons anglo-américains ont le champ libre pour continuer de s’étendre vers l’ouest. Toutefois, la Couronne britannique sanctuarise dans un premier temps les territoires amérindiens situés entre les Appalaches et le Mississippi, constituant ainsi une première grande « réserve » géante. L’indépendance des États-Unis rebattra toutefois les cartes : les jeunes Américains et les colons qui arrivent désormais par millions d’Europe, ont besoin de terres à cultiver, et repoussent toujours plus loin les Natifs amérindiens des Grandes Plaines, avant de les déposséder totalement en exterminant notamment les bisons – l’une de leurs principales sources de nourriture. Ceux-ci termineront ainsi parqués dans des réserves, une situation sociopolitique toujours objet d’une grande controverse et d’un grand drame social aujourd’hui…
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Petit tour d’horizon en cartes des États-Unis contemporains
La première puissance économique et géopolitique du monde est une grande et vaste terre de contrastes et de paradoxes, marquée tant par un développement démographique, économique, industriel et scientifique inédit dans l’histoire du monde (avec son lot de réussites individuelles spectaculaires) que par de terribles drames humains (génocide des Amérindiens, misères et violences sociales, interventionnisme extraterritorial généralisée,…).
Un pays aussi jalonné de paysages grandioses et pour beaucoup uniques (tout particulièrement dans les grandes montagnes Rocheuses), auquel il faut reconnaître à ses habitants un certain mérite : celui de les avoir sanctuarisé et protégé très précocement (les Américains ayant été pionniers dans la création de grands parcs nationaux) ; comme je vous proposais d’ailleurs de le découvrir dans ce riche album photo publié sur la page Facebook du blog en octobre dernier. En attendant, voici ici quelques autres belles et intéressantes cartes !
Une grande puissance démographique…
Une superbe modélisation 3D réalisée par Alasdair Rae, représentant la densité de peuplement des États-Unis. Notez d’abord la grande différence de peuplement entre l’est et l’ouest du pays, les régions les plus peuplées se situant historiquement le long de la côte Atlantique (lieu des premières colonisations européennes), ainsi que dans les territoires de la Rust Belt (la « ceinture rouillée », correspondant aux anciennes régions très industrielles du sud des Grands Lacs).
À noter également le peuplement important des « États du sud », anciennes grandes régions esclavagistes, centrées alors sur l’économie de plantation (coton, tabac,…). Plus tardivement, le centre du pays se peuple également avec le grand développement agricole des régions de la vallée du Mississippi et des Grandes Plaines, qui comptent parmi les plus fertiles du monde. Plus tard encore, enfin, se peuplera la côte Ouest des États-Unis, notamment la mythique région de Californie (qui compte aujourd’hui près de 40 millions d’habitants, et un PIB supérieur à celui de la France !). Les régions des immenses Montagnes Rocheuses demeurent par nature aujourd’hui les moins peuplées.
Il est certain en tout cas que la découverte de l’Amérique transforma radicalement cette région du monde : peuplées de quelques millions d’habitants seulement au moment du début de la colonisation européenne, les États-Unis comptent à eux seuls plus de 330 millions d’habitants aujourd’hui …
Et une grande puissance industrielle et agricole…
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Pour aller plus loin.. 🗽
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