Je me sens le besoin d’écrire et de partager cette dense histoire et réflexion qui me travaille depuis le revisionnage de l’excellent documentaire de Ken Burns sur la guerre du Vietnam (plus exactement : série documentaire en 10 épisodes, diffusés à l’époque sur Arte). Un documentaire qui nous raconte l’histoire détaillée, dans toutes ses composantes, de ce qui fut le conflit le plus important de la guerre froide, et qui dura au total plus de trente ans, de la fin de la Seconde guerre mondiale au retrait définitif des troupes américaines, en 1973.
La guerre du Vietnam sera d’abord la guerre d’Indochine Française, du nom de l’ensemble de la colonie et des protectorats français qui contrôlent alors le Viêt Nam actuel. De la fin de la présence française (après la célèbre défaite de Diên Biên Phu) à l’engagement des Etats-Unis dans le conflit en 1955, s’ensuivront 20 ans d’implication croissante jusqu’à totale des troupes américaines au Viêt Nam, le « pays des Viets du sud ». Vingt ans d’une guerre terrible et sans pitié, qui ravagera les deux pays et qui n’empêchera pas le dénouement tant redouté : l’indépendance vietnamienne sous l’égide d’un parti communiste.
En France, on ne connaît presque pas (ou si peu) cette guerre, si ce n’est au travers des films, ainsi que des musiques emblématiques de cette époque. Elle est pourtant extraordinaire, hors-normes, et riche d’enseignements. C’est dans cette histoire décisive du cours de l’Histoire du monde que je vous propose de vous plonger aujourd’hui. Bonne lecture !
Après vous avoir raconté (je l’espère de façon aussi factuelle et précise que possible) l’histoire de la guerre du Vietnam et de son déroulement dans la première partie de l’article (disponible ici), je souhaite aborder dans cette seconde partie plusieurs dimensions et réflexions qui me semblent très intéressantes et importantes concernant ce conflit démesuré et emblématique, et qui a durablement marqué l’histoire du Monde.
Des aspects et enseignements (bien mis en relief par la série documentaire de Ken Burns) qu’il me semble que l’on peut tirer de cette longue et tragique guerre d’hier, et qui ne sont pas sans présenter quelques résonances avec le monde et les guerres d’aujourd’hui – marqués par la triste actualité du conflit ukrainien, et de ce qui peut s’apparenter à une nouvelle guerre froide en devenir..
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La guerre du Vietnam : une guerre sans fronts
Contrairement aux grands conflits précédents, au Viêt Nam, en fait, il n’y a pas de front. Si la guerre oppose bien deux territoires bien définis – un Viêt Nam du Nord dirigé par le parti communiste (avec l’appui humain et matériel de la Chine et de l’URSS), et un Viêt Nam du Sud dirigé par un gouvernement ami de Washington (et où combattent successivement parallèlement puis conjointement soldats sud-vietnamiens et américains), la frontière, elle, est au Viêt Nam entre les villes et campagnes “pacifiées” d’une part, et le reste du territoire d’autre part. Territoire où évoluent respectivement le Viêt-Cong (en quelque sorte l’opposition indépendantiste “intérieure”) et les troupes infiltrées nord-vietnamiennes.

Les soldats américains n’y défendent pas une ligne ou un front, mais sont déployés et envoyés ici ou là défendre un avant-poste, détruire une base ennemie, “pacifier” une région, tendre une embuscade à un contingent ennemi. On dépose des compagnies en hélicoptère au pied ou sommet d’une colline en territoire hostile – souvent en situation d’appât – pour mener une opération ciblée (destruction d’un point ennemi, embuscade, contre-embuscade, etc.). Les indépendantistes vietnamiens mènent une guerre d’infiltration, d’embuscade, de guérilla, contre une armée conventionnelle qui pense et fait encore la guerre comme la précédente.
Les soldats américains évoluent continuellement sur un terrain qui leur est inconnu, dans une jungle épaisse, avec un ennemi invisible qui quand il vous tombe dessus, recherche systématiquement le contact, afin d’éviter d’être annihilé par l’artillerie et les frappes aériennes (un immense avantage américain effectivement annulé lorsque ceux-ci ne peuvent plus opérer car les troupes amies et ennemies sont tout simplement trop proches).


Ainsi, contre toute intuition logique d’une guerre ayant opposé le Nord et le Sud d’un pays, les combats de terrain ne se sont in fine jamais étendus au Viêt Nam du Nord. Hormis en ce qui concerne les bombardements aériens, toute la guerre du Vietnam s’est en effet déroulée sur le territoire du Sud Viêt Nam : dans les campagnes peuplées des plaines côtières d’une part contre le Viêt-Cong, et dans les collines et les montagnes de l’arrière-pays d’autre part contre les soldats de l’armée nord-vietnamienne.


(source : n°134 du magazine Le Million, initialement publié le 05 octobre 1971)
Au sortir de la guerre, le Viêt Nam sera ainsi un pays ravagé, particulièrement dans les régions montagneuses et frontalières avec le Laos et le Cambodge voisins, où passait la piste Hô Chi Minh (des régions qui ont fait l’objet de campagnes de bombardements massifs, d’une envergure comparable avec ceux subis par l’Allemagne durant la Seconde guerre mondiale).
Vietnamiens : une indépendance « quoiqu’il en coûte »
Difficile de ne pas éprouver une immense admiration pour le courage et la détermination absolue du peuple vietnamien à arracher aux Américains son droit à disposer de lui-même.
Le prix payé par les Vietnamiens pour leur indépendance laisse en effet sans voix : plus de trois millions de morts, une jeunesse sacrifiée, et un pays ravagé (le Viêt Nam a reçu sur son territoire plus de bombes que le Japon et l’Allemagne réunis durant la seconde guerre mondiale – sans même parler des milliers d’hectares de jungle et de cultures détruites à l’agent orange).


Le peuple vietnamien a enduré trente ans de guerre contre « l’envahisseur » étranger – français puis américain. Il a donné ses fils, ses filles, ses frères, ses pères, à la cause de l’indépendance. Les dizaines de milliers de combattants ainsi que les centaines de milliers de personnes participant à la logistique de la guerre (notamment ceux chargés de la conduite et de l’entretien des convois rejoignant les lieux des combats par la piste Hô Chi Minh) étaient très jeunes, souvent âgés d’entre 15 et 20 ans. La plupart des membres non-combattants de l’armée régulière nord-vietnamienne étaient des jeunes femmes : ce sont elles qui conduisaient les camions, réparaient la nuit les routes bombardées le jour par les avions américains, acheminaient les vivres. Elles paieront un prix très élevé à cette guerre, qui de façon générale, aura principalement touchée (et littéralement décapitée) la jeunesse vietnamienne.


Les soldats nord-vietnamiens se battaient en chemise contre les Marines américains. Ils ont attaqué (et parfois défait) les redoutables hélicoptères de combat américains au fusil et au lance-roquettes. Dans le combat, malgré les pertes effroyables infligées par les mitrailleuses et les M-16 américains (sans parler des tirs de roquettes et napalm qui venaient les brûler vifs depuis le ciel), ils venaient systématiquement au contact des soldats américains, presque à bout portant – la seule façon de défaire ces derniers dans cette lutte structurellement inégale.
Ils sont morts par milliers, par dizaine de milliers, durant les grandes offensives engagées contre les villes, sur-défendues par les armées sud-vietnamiennes et américaines.
Ils ont été capturés, torturés, gazés, tués à la grenade dans les galeries où ils se cachaient la journée, et où les Américains les trouvaient parfois.
Leurs familles ont été déchirées, expropriées, affamées, détruites par la guerre.
Ils ont pourtant collectivement tenus bons. Et payent toujours aujourd’hui le prix de leur indépendance chèrement acquise, de nombreux Vietnamiens continuant de développer des maladies (cancers, fausses couches, malformations génitales,…) provoquées par les produits chimiques (tout particulièrement l’agent orange) utilisés en masse durant les dix années d’intervention américaine, et qui y auront considérablement et durablement contaminé l’environnement (une catastrophe écologique et humaine qui fait toujours l’objet de poursuites devant les tribunaux internationaux au titre de crimes de guerre et contre l’Humanité par des collectifs vietnamiens).


N’oublions pas également le courage des soldats de l’armée sud-vietnamienne, un courage notamment sous-estimé par les dirigeants américains durant la guerre (qui avaient tendance à les juger aussi notoirement incompétent que cela pouvait leur permettre de majorer leur importance dans la guerre). Ainsi, malgré des problèmes de corruption endémiques dans leurs rangs (qui ont à ce titre substantiellement érodé leur efficacité), les soldats sud-vietnamiens se seront battus aussi vaillamment que leurs compatriotes du Nord, et compteront près de 100 000 morts à eux seuls durant le conflit.

De façon générale, les plus courageux et plus à plaindre ont peut-être été le peuple vietnamien dans son ensemble lui-même, qui vivra plus de trente années dans le contexte d’une guerre fratricide, qui peut se ranger tant dans la catégorie de la guerre d’indépendance que de la guerre civile, une tragédie universelle pour les nations qui voient jusqu’aux frères et aux familles s’entretuer au nom d’une cause (le refus du communisme, le rejet de l’impérialisme, l’impératif de l’indépendance), aussi transcendante et nécessaire ou accessoire que ces grandes causes puissent être jugées de l’extérieur.
Dans ce qui reste pour lui avant tout une guerre d’indépendance nationale couplée à une guerre civile, le peuple vietnamien aura ainsi fait preuve dans son ensemble d’un courage et d’une ténacité extraordinaires, qui ont d’ailleurs suscité une large admiration de nombreux soldats et officiers américains, empreints d’un certain respect devant la détermination sans failles des Vietnamiens.

Des soldats américains d’une bravoure, d’une intégrité et d’une résilience remarquables
Il est difficile parallèlement de ne pas éprouver un profond respect et empathie pour ces jeunes soldats américains, dont beaucoup n’ont pas 20 ans, qui vont se battre dans des conditions terribles, et dans la terreur sans nom de cette guerre de jungle et d’embuscade.
Il ne faut jamais oublier qu’à l’image de la jeunesse vietnamienne, les jeunes américains n’avaient rien demandé. Ils ont été envoyés se battre à l’autre bout du monde au nom de la défense de leur pays, d’une guerre qu’ils croyaient juste. Il faut bien avoir en tête que les premiers soldats américains arrivant au Viêt Nam sont pour beaucoup des volontaires, qui se sont enrôlés dans l’Armée pour défendre leur pays. Ce sont souvent des jeunes issus des populations modestes et de la classe ouvrière, au fort patriotisme, souvent des enfants de vétérans de la 2nde guerre mondiale ou qui ont grandi parmi ces derniers, et pour qui ils nourrissent une grande admiration ; ou bien des jeunes issus des minorités ethniques, qui voient leur engagement comme un devoir patriotique et une opportunité d’intégration.
Les populations afro-américaines et hispaniques en particulier seront en effet surreprésentées parmi les engagés : les Noirs américains à eux seuls représenteront jusqu’à 1/3 des effectifs combattant au Viêt Nam (alors qu’ils ne représentent que 10% environ de la population américaine), et y subiront ainsi une mortalité disproportionnée comparativement à la population blanche – dont de nombreux, en particulier au sein des couches aisées, parviendront à échapper à la guerre via différentes méthodes (études universitaires, objection de conscience, émigration,…).


Il faudra attendre la totalisation de la guerre des années 1966-1967 pour que le nombre de soldats mobilisables parmi les volontaires et effectifs de l’Armée deviennent insuffisants au regard des besoins toujours plus importants d’hommes à envoyer au front, et que le Gouvernement soit alors contraint d’avoir recours à la conscription (c’est-à-dire l’enrôlement automatique de toute une classe d’âge) ; les étudiants et jeunes majoritairement issus des classes moyennes et supérieures ayant jusque-ici largement échappé à la guerre.
C’est d’ailleurs précisément la mobilisation de la jeunesse des campus qui va déclencher le développement exponentiel de la protestation contre la guerre et le refus de centaines de milliers de jeunes américains d’aller se battre et mourir au Viêt Nam – un mouvement d’ailleurs regardé avec beaucoup de critique et de dégoût par la jeunesse des milieux modestes, qui avait payée jusque-ici à elle seule la quasi-totalité de l’effort et de la mortalité de la guerre.


La plupart des soldats américains qui se sont battus au Viêt Nam avaient entre 18 et 21 ans. Ils s’y sont battus avec un grand courage, dans un terrain inconnu, dans des conditions terribles (évolution dans une jungle hostile, dans l’angoisse permanente de l’attaque ennemie, à la fois partout et nul part, qui peut vous tomber dessus à tout moment, qui cherche avant tout à vous éliminer, dans des combats d’une violence inouïe). L’histoire de la guerre du Vietnam regorge ainsi de ces actes d’héroïsme où de jeunes américains vont mettre leur vie en péril et parfois se sacrifier pour sauver leurs camarades. La doctrine des Américains, et en particulier des Marines est de tout tenter pour protéger et secourir les blessés – une méthode d’ailleurs bien repérée par l’ennemi vietnamien, qui a pour tactique de laisser les soldats s’approcher des blessés pour les abattre à leur tour.
Il y eut aussi la terrible guerre des tunnels, les galeries utilisées par le Viêt-Cong, qui seront le théâtre de lutte silencieuse et impitoyable où les soldats se battent dans le noir et à mains nues. Et même en dehors des combats, le quotidien du soldat américain est une lutte permanente pour la survie : dans une campagne sud-vietnamienne truffée de mines, le simple fait de sortir du camp pour marcher dans les rizières et les montagnes peut à tout moment vous coûter une jambe ou la vie (les mines représenteront d’ailleurs jusqu’à 80% des pertes américaines dans certaines provinces).
Dans cette guerre terrible dont ils ne contrôlaient par l’emballement et ne mesuraient pas en amont la violence, les soldats américains, à l’image de leurs alter-ego vietnamiens, ont ainsi fait preuve également d’un courage extraordinaire.
Un courage qui ne s’est d’ailleurs pas arrêté à la jungle vietnamienne, de nombreux vétérans de la guerre du Vietnam ayant fait face à une indifférence voire une hostilité terrible à leur retour aux Etats-Unis, où ils furent largement conspués et marginalisés par le reste de la jeunesse américaine en particulier. Beaucoup rejoindront les mouvements pacifistes et anti-guerre, et constitueront pour ceux-ci un précieux témoignage de l’absurdité et des ravages (pour les populations des deux camps) de la présence américaine au Viêt Nam, tout en insufflant également un nécessaire mouvement de protection et d’accompagnement des centaines de milliers de jeunes américains revenus de la guerre, traumatisés, marginalisés, qui se sont battus bravement sans n’avoir jamais rien demandé, et sans n’avoir jamais porté atteinte à la vie des populations civiles vietnamiennes.

Le racisme et la haine : des outils indispensables de la guerre du Vietnam
Une guerre aussi absolue n’aurait pu être endurée par les soldats, particulièrement américains, sans une vision inhumaine de l’ennemi. Plus qu’une conséquence, le racisme a été une condition indispensable à l’exercice de cette guerre par ses belligérants. Dès l’entraînement, on apprend aux soldats à haïr dans le profond de leur âme et de leur chair l’ennemi qu’ils s’apprêtent à affronter. Dans les casernes américaines, on déshumanise préalablement le futur ennemi, et on apprend au soldat américain à tuer les « gooks » : les asiatiques – un terme qui s’était répandu pendant la guerre de Pacifique pour désigner l’ennemi japonais, et qui sert désormais à désigner le vietnamien.
Le racisme est également fortement présent à l’intérieur même du camp américain : les Noirs américains y font l’objet de nombreuses démonstrations de racisme de leurs camarades blancs : refus d’être commandé par un officier afro-américain, insultes, disrespect et inégalité chroniques de traitement par les officiers des soldats noirs, drapeaux confédérés érigés au-dessus des tentes et sur les chars. Mais il est à noter que ces tensions raciales s’effacent quasi-systématiquement dans les combats, où les hommes redeviennent soudés. Comme le souligne un officier d’origine afro-américaine ayant combattu au Viêt Nam : les balles se moquent bien en effet de la couleur de peau des soldats.
La perspective vietnamienne est peut-être moins raciste qu’idéologique et patriote : pour les soldats nord-vietnamiens, les Américains sont des envahisseurs, des impérialistes, des ennemis du socialisme et de l’émancipation sociale : ils doivent être rejetés hors du pays sans pitié, pour permettre l’advenue du communisme (mais plus prosaïquement, pour la plupart des combattants vietnamiens, pour permettre la libération de leur pays). Ce combat pour la liberté n’est évidemment pas sans produire une détestation voire haine absolue de l’envahisseur américain et de ses combattants, nourries pour l’infinité des atrocités de la guerre – les villes bombardées, les fermes brûlées, les proches tués ou assassinés,…


Dans la perspective américaine, l’affaire est plus complexe, car les Américains ne sont pas sans savoir qu’ils ne se battent pas chez eux. A la différence des nord-vietnamiens dont la finalité est perceptible et concrète (chasser les Américains et réunifier le pays), il est bien difficile pour les soldats américains d’avoir l’impression de lutter au nom du grand principe avancé (le combat contre le communisme), quand le quotidien du soldat consiste à battre la campagne en arrêtant (ou en abattant en cas d’attaque ou fuite) de jeunes et pauvres paysans, un père, un fils. Ou en se voyant ordonner de brûler tel ou tel village ou ferme, seule et indispensable possession de toute une famille (ce dont les jeunes américains ont globalement bien conscience, et qui ne manque pas de les interroger sur le bien-fondé de cette guerre).
Face à la violence et l’absurdité de ce conflit, loin des grands idéaux qui pouvaient avoir éventuellement motivée sa présence au Viêt Nam, le quotidien du soldat américain devient ainsi guidée essentiellement par l’objectif de survie – une survie continuellement menacée par la violence de la résistance ennemie, et une agressivité à laquelle va répondre l’agressivité.

Le rapport des soldats américains à l’ennemi nord-vietnamien et Viêt-Cong est ainsi teinté d’un racisme construit et nécessaire à la menée des combats qui viennent : les soldats vietcongs et nord-vietnamiens sont inhumains, ce sont des bêtes. En témoignent les atrocités (bien réelles) qu’ils commettent sur les soldats américains qui auront le malheur de tomber entre leurs mains. Après des embuscades où des pelotons (les fameux « platoon »), voire des bataillons entiers seront littéralement annihilés en pleine jungle par l’ennemi, les troupes venues à la rescousse ou chercher leurs morts découvriront parfois un spectacle d’horreur : cadavres mutilés, yeux crevés, oreilles arrachées, prisonniers ou blessés abattus à bout portant,… Avec une conséquence d’interprétation immédiate : les soldats vietnamiens se comportent comme des bêtes sauvages, comme des monstres dénoués d’humanité ; ce sont des barbares. Et on ne répond à la barbarie qu’avec sa propre barbarie.
Dans les deux camps, les entorses à la convention de Genève sur le traitement des prisonniers seront légions, et le sort de ces derniers bien peu enviable. Considérant l’intervention américaine dans leur pays comme illégitime et illégale, le camp vietnamien jugera bien souvent que les principes de la convention de Genève ne s’y appliquent pas, et le traitement des prisonniers américains sera terrible (très peu survivront en effet à la capture et détention jusqu’à la médiatisation et le conditionnement par les Américains de l’avancée des négociations à l’amélioration des conditions de détention des prisonniers américains – qui sera notable à partir de 1969).
Le camp américain ne sera pas non plus en reste d’exactions, et de nombreux soldats vietnamiens capturés n’atteindront jamais les camps de prisonniers (sans parler des dizaines de milliers de civils bombardés ou abattus, des milliers de viols commis sur les sud-vietnamiennes, ainsi que la perpétration de plusieurs massacres comme celui de My Lai, qui seront jugés comme des crimes de guerre).

Ce racisme dans les têtes se doit néanmoins d’être nuancé par l’empathie des cœurs humains qui se manifestera tout de même partout sur les champs de bataille. Plus qu’un racisme respectif, c’est peut-être finalement une ambivalence de haine et de sympathie que se portent mutuellement Américains et Vietnamiens : si chaque camp est évidemment présenté par l’autre comme le monstre, le Mal, les soldats se rendent bien compte, dans le quotidien des combats, que les hommes qui les opposent sont comme eux : ils souffrent, ils pleurent leurs morts, ils prient, ils s’entraident et se secourent, ils prennent soin les uns des autres, ils veulent vivre dignement et être libres.
Les Américains, s’ils haïssent ces soldats qui représentent pour eux une menace permanente et les tuent sans pitié, comprennent généralement le sens du combat vietnamien, dans une analogie plus que pertinente avec la guerre d’Indépendance américaine, où leur peuple s’est battu pour s’émanciper d’une tutelle considérée comme étrangère et jouir ainsi du plein droit de décider par lui-même de son destin.
Des simples soldats aux officiers américains, un grand respect existe de la détermination et du courage des Vietnamiens. Beaucoup d’américains expliqueront d’ailleurs que s’ils avaient été vietnamiens, ils auraient probablement combattu dans l’autre camp. Une démonstration parmi d’autres de l’absurdité de cette guerre du point de vue du camp américain ; une guerre qui n’aurait peut-être jamais eu lieu sans la puissance des idéologies et des jeux d’intérêts de la guerre froide.

Un conflit d’idéologies et d’intérêts géopolitiques
Il est difficile pour notre génération (et même pour les Français d’aujourd’hui) de mesurer la puissance idéologique qui mouvaient alors les deux camps, vietnamiens comme américains. Pour les Américains (ou à tout le moins pour ses dirigeants), la guerre défend initialement un objectif purement géostratégique : empêcher le Viêt Nam et l’Asie du Sud-Est de basculer totalement dans le bloc communiste. Le communisme est un fléau mondial qu’il convient de stopper partout où cela est possible. Peu importe alors aux dirigeants américains que cette guerre soit en premier lieu une guerre d’indépendance, fidèle à la philosophie du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes pourtant si chère à l’Amérique (dont de nombreux soldats n’oublient pas qu’elle s’est inscrite dans cette même perspective lorsqu’elle a défendu son indépendance auprès de la tutelle britannique).
Plus encore, les Américains savent dès 1965 (c’est-à-dire avant la totalisation du conflit) qu’ils ont peu de chances in fine de gagner cette guerre (tous les documents d’archives en attestent). Mais, pris dans l’engrenage de l’intervention, dans l’idéologie de la guerre froide, ils persisteront et signeront, et de ce fait, porteront une grande responsabilité devant les dizaines de milliers de jeunes américains et centaines de milliers de jeunes vietnamiens envoyés au grand abattoir de la guerre moderne.
Une guerre qui restera marquée par l’opposition d’une part croissante de la population américaine, qui ne comprend pas ou n’adhère pas à la raison de la présence des Etats-Unis au Viêt Nam, comme le résume bien cette phrase d’un activiste anti-guerre : « Je ne voyais pas les Vietnamiens comme nos ennemis. Ils n’avaient jamais rien fait qui menaçait la sécurité des Etats-Unis. Ils étaient à 16 000 km de nous, ils s’occupaient de leurs affaires. Et nous, on est allé chez eux pour leur dire quel type de gouvernement on voulait qu’ils aient. ».
Si le déclenchement de la guerre du Vietnam et de l’implication américaine peut se comprendre dans le contexte idéologique de la guerre froide d’affrontement des deux blocs, sa durée et sa globalisation peuvent plus difficilement se comprendre sans la rapporter à l’enjeu immense qu’elle constituait pour la politique intérieure et extérieure américaine. Les dirigeants américains ont su très vite – par les rapports et études militaires, par les retours de terrain, par le constat de la détermination totale d’une large part du peuple vietnamien à obtenir son indépendance à tout prix – que la guerre ne pouvait être gagnée militairement. Mais quasiment jusqu’au bout, le recul et le désengagement ne furent pas envisageables politiquement : il en allait de la réélection des présidents, de l’honneur de l’Amérique, de son image et de son influence sur le cours du monde. Le retrait sera jugé comme une faiblesse, comme un recul devant la menace communiste : soit pour le pays, un affaiblissement jugé considérable (et inacceptable) dans la lutte pour l’hégémonie partielle du monde ; et pour la présidence (au moins jusqu’en 1968), comme un échec devant l’opinion et le peuple américain (et donc un obstacle à toute perspective de réélection).
Il fallait ainsi obtenir une sortie honorable, faire accepter à l’irascible Nord Viêt Nam l’existence de deux Viêt Nam rattachés aux deux blocs ; ce que refusait obstinément ce dernier, de même que de nombreux vietnamiens du sud (mais pas tous – une part importante souhaitant demeurer rattaché au bloc occidental et craignant l’arrivée et mise en place d’un régime communiste). Et sous la présidence de Nixon, le tempo des négociations de paix des Américains avec les Nord-Vietnamiens sera continuellement subordonné au calendrier électoral américain (un aspect superbement mis en lumière au travers des enregistrements des conversations entre Nixon et Kissinger visionnables dans le documentaire de Ken Burns), l’idée étant ainsi quasi-systématiquement d’obtenir une avancée « à partir de telle date », ou en vue de telle étape de la campagne présidentielle – une politique de négociation bien loin de la responsabilité morale de mettre fin à une guerre injuste…
Cet entêtement, rapidement motivé par l’idée centrale de ne pas « perdre la face », on peut facilement rétrospectivement le juger abject et absurde, et considéré qu’il n’a précisément pas fait honneur à l’Amérique. Mais ce serait vite oublier qu’une guerre est toujours le produit d’une époque, le terrain de jeu d’intérêts puissants et antagonistes, de rapports de force et d’engrenages souvent difficilement maîtrisables (y compris par ses acteurs eux-mêmes).
Autant de situations dont l’Histoire n’a, malheureusement, de cesse d’en produire toujours de nouvelles..

La statistique : mettre la guerre du Vietnam en chiffres
On le sait peu, enfin, mais la guerre du Vietnam a été la première grande guerre de la statistique. Nous sommes en effet dans la période du boom de l’électronique, et de l’apparition des ordinateurs. Les machines de calcul et les intelligences électroniques ultrapuissantes qui servent aux Américains à réaliser leur conquête de l’espace (en compétition grandiose avec les Soviétiques), travaillent également au service de la guerre du Vietnam : elles compilent et moulinent des données, calculent des probabilités, nourrissent les rapports militaires, guident les choix politiques.
Le secrétaire d’état américain à la Défense de Lyndon Johnson, Robert McNamara, mènera une politique qui comme nul autre avant lui, s’appuie de façon centrale sur les chiffres et les statistiques pour évaluer la « progression » de la guerre. Tout est alors mis en données : nombre de soldats américains engagés, nombre d’hélicoptères, nombre de mitrailleuses, nombre de villages « pacifiés », nombre de bataillons ennemis, nombre de membres du Viêt-Cong arrêtés ou tués, nombre de soldats ennemis détruits. Ce dernier chiffre, en particulier, va avoir une importance considérable dans la conduite américaine de la guerre.

Dans un conflit où il n’y a pas de front, pas de lignes géographiques, comment mesurer l’avancée de la guerre, et la progression vers la victoire décisive ? En désespoir de cause, les Américains vont trouver un chiffre, macabre, glaçant, qui évaluera et dictera leur action durant toutes les années 1960 : celui du nombre d’ennemis tués. Plus on tue d’ennemis – et plus on en tue vite, plus on progresse vers la victoire.
Le point-clé de la stratégie américaine au Viêt Nam n’est longtemps autre que celui-ci : tuer plus de soldats à l’ennemi que ce dernier n’est capable d’en remplacer. Il s’agit ainsi d’atteindre ce point de bascule où l’on inflige à l’ennemi des pertes telles qu’il n’est plus capable de compenser ses morts. Une stratégie à la véracité corroborée par exemple par cette déclaration du général en chef américain à la fin des années 1960 devant les journalistes : « aucun terrain, en tant que tel, ne nous importe ». Ce qui importe en effet, c’est le “kill ratio“, le ratio des pertes ennemies rapportées aux siennes. Mais comme l’explique bien un vétéran américain du Viêt Nam, dans le rapport du nombre de morts entre “eux” et “nous”, aussi “performant” le macabre ratio soit-il, pour le public américain, seul le “nous” a compté…
Il est également important de souligner les dommages collatéraux considérables qu’a pu provoquer cette politique du chiffre : dans une guerre où l’on évalue en effet sa progression à l’aune des morts adverses, de la taille des piles de cadavres, tout mort est bon à compter, tout vietnamien tué semble vous rapprocher de la victoire, et peu importera souvent si l’on n’était pas sûr que ce dernier était bien un ennemi. Une stratégie qui coûtera la vie à de nombreux civils ou soldats capturés, et qui participera largement à la violence de cette guerre.
Une violence dont l’envergure fut pleinement connue (et reconnue) grâce au travail des reporters de guerre.
Une liberté d’expression quasi-totale du côté américain
Il faut rendre crédit aux autorités américaines de la grande liberté de presse qui caractérisera toute la couverture de la guerre du Vietnam. Contrairement à la 2nde guerre mondiale, où les reporters de guerre intervenaient à l’intérieur de l’Armée et encadrés par cette dernière, les reporters envoyés en Viêt Nam par les différents journaux et chaînes de télévision agissent de leur propre initiative et dans une grande liberté d’informer. S’ils évoluent bien sûr en coordination avec les militaires (qui les emmènent avec eux durant les opérations, et tentent de garantir leur sécurité ou de les avertir du risque), les journalistes ne rendent pas de comptes à l’Armée américaine (qui ne réalise pas de censure intermédiaire), et sont ainsi maîtres des informations qu’ils délivrent à la population américaine.


C’est ainsi essentiellement par les médias que les Américains auront connaissance au jour le jour de la situation vietnamienne, et de l’embourbement américain progressif dans le conflit (le Gouvernement cachant ou déformant évidemment quant à lui de nombreuses informations au public américain). Une situation qui ne manquera pas d’ailleurs de contrarier la présidence américaine, très bousculée par le travail et le point de vue critique des journalistes sur le bien-fondé et la stratégie de l’intervention américaine au Viêt Nam. Plusieurs fois, le président Johnson appellera d’ailleurs son ami et président de CBS pour se plaindre des informations de « propagande anti-gouvernementale » diffusées sur la chaîne.
Certains médias et journaux seront à ce titre considérés par la présidence comme des “communistes” et des “agents de Hanoï ou du Kremlin“. De même, les leaders du mouvement anti-guerre feront l’objet d’un suivi très intense des services d’espionnage américains. Le mouvement sera soupçonné d’être financé et téléguidé par l’URSS, bien que les enquêtes montreront rapidement qu’il n’en était rien, qu’il s’agissait d’un mouvement spontané d’une partie de la population (bien qu’il semble évidemment hautement probable que d’authentiques espions vietnamiens et soviétiques évoluaient au sein de ces milieux).
Un certain maccarthysme règnera durant ces grandes années de contestation, et les manifestants et opposants à la guerre seront longtemps apparentés à des communistes ou des traîtres à la Nation, particulièrement par cette autre moitié de la population qui soutient la guerre. Mais il est à noter que les journaux et chaînes de télé ne feront état de quasiment aucune censure de la part du Gouvernement, (hormis celui de Nixon, marqué par de nombreuses tentatives d’écoutes et de censures), malgré la grande animosité continuelle de ce dernier contre l’information propagée par la presse.
Du côté du Viêt Nam du Nord et du Viêt-Cong, où le mouvement indépendantiste est contrôlé d’une main de fer par les communistes, les choses sont d’une certaine façon beaucoup plus simple : il n’y a qu’une information et qu’une propagande : celle des autorités et du parti, et les opposants et les traîtres (voire les officiers partageant des divergences de stratégie) sont quasi-systématiquement marginalisés, emprisonnés ou éliminés. Les traîtres, du point de vue du Nord Viêt Nam, ce sont notamment les vietnamiens du sud qui travaillent pour l’administration du régime ou pour l’armée américaine, et dès que le Viêt-Cong en aura l’occasion, ils chercheront à les éliminer.
Mais si la plupart des vietnamiens du sud (et même du nord) sont loin d’être nécessairement des communistes convaincus, beaucoup approuvent la stratégie de réunification du pays et jugent la cause nécessaire et juste. Peu leur importe finalement que ce soit les communistes qui la portent, car ils adhèrent à la finalité du combat, dont ils jugent globalement la conduite efficace. Ce sont ainsi essentiellement ces vietnamiens du nord et sud, des paysans et artisans, qui donneront leur sang et leur vie pour la libération du pays. Beaucoup d’ailleurs auront déserté une ou plusieurs fois le front ou les lignes de ravitaillement et ne seront pas fusillés. Ils rentraient au nord quelques jours voir leur famille, puis revenaient et reprenaient la lutte.
De cette guerre, nous disposons ainsi d’une quantité et qualité d’images et de films remarquables, fruit du travail et de courage de centaines de reporters et caméramans de guerre qui pendant des années, et au prix d’une mortalité terrible, auront saisi et filmé la terrible réalité des combats, des exactions, des quotidiens des soldats des deux camps. Des photographies et films dans lesquels le documentaire de Ken Burns a considérablement puisé. Et dans lequel il a brillamment mis en scène et en histoire les images de trente années de guerre, dont la connaissance et la mémoire demeurent indispensables pour retenir les leçons du passé, et saisir la réalité et complexité de l’Histoire de notre monde moderne.
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Épilogue et portail documentaire et musical :
Si cet article vous a plu et que vous êtes intéressés d’une approche plus exhaustive et « visuelle » de la guerre du Vietnam, je vous invite donc vivement à voir la série documentaire de Ken Burns et Lynn Novick (en 10 épisodes d’environ 1h30), réalisée en 2017 (dans le cadre d’un travail collectif et d’un soutien institutionnel d’une ampleur inédite). Il est en effet rare de voir un documentaire de guerre d’une telle qualité, comme le décrit bien un autre blog :
Ce documentaire-fleuve retrace en dix épisodes l’histoire d’un des conflits les plus célèbres et les plus méconnus du siècle passé. À travers des témoignages, des images et des enregistrements d’archives remarquables (notamment les échanges téléphoniques entre les Présidents des États-Unis et leurs divers conseillers…), les réalisateurs déroulent sans manichéisme le fil des événements, depuis les premières incursions françaises en Indochine au milieu du XIXème, jusqu’au retrait des Etats-Unis en 1973, en passant par les luttes fratricides qui déchirèrent le Nord et le Sud…
Article dédié au documentaire sur le blog de la Compagnie Affable (2018)
Une des forces effectives de ce documentaire de mon point de vue, c’est qu’au-delà de l’aspect historique, il entraine à une lecture politique et même philosophique de la guerre, qui ouvre bien au-delà de la seule guerre du Vietnam. En racontant la guerre du point de vue respectifs des soldats américains, des soldats vietcongs, nord et sud-vietnamiens, de leurs dirigeants, et des opposants à la guerre, semble en effet se dessiner, comme j’espère avoir pu vous le démontrer au travers de ces deux articles, un exemple absolu de guerre idéologique, de guerre absurde, de guerre « gratuite », malgré pourtant le recul et les enseignements précédents et proches de deux guerres mondiales.
Un exemple qui montre s’il en est combien la guerre est avant tout une affaire de jeu d’intérêts (géopolitiques, géostratégiques, idéologiques, économiques, commerciaux, électoraux, et bien souvent un cocktail de tout cela), et combien les engrenages de la guerre sont mortifères et piégeux – mais ce n’est là un avis qui n’engage que moi.


Pour finir sur une note plus légère, on peut également retenir à quel point la guerre du Vietnam fut paradoxalement une période riche et inspirante dans le champ artistique et musical (sans même parler du cinéma). Elle est marquée (et en aura sûrement été l’un des catalyseurs) par l’émergence de la contre-culture, du mouvement hippie, et du mouvement libertaire.
Hasard ou corrélation, la période la plus dure et la plus intense de la guerre du Vietnam (de 1965 à 1973) correspond en effet à une période d’une richesse musicale inouïe. Période où tant de musiques si connues et encore si écoutées aujourd’hui ont été composées, comme en témoigne à ce titre un ancien pilote américain engagé au Viêt Nam :
La fin des années 1960 fut la confluence de plusieurs ruisseaux. Il y avait le mouvement pacifiste lui-même, le mouvement pour les droits civiques, pour l’environnement, pour la place des femmes,… Et les hymnes de cette contre-culture furent fournis par la meilleure musique rock que l’on puisse imaginer. J’ignore comment nous pourrions exister, aujourd’hui, en tant que pays, sans cette expérience. Tous ces événements, avec ses hauts et ses bas, ont produit l’Amérique d’aujourd’hui, et l’on s’en porte mieux.
Merrill McPeak, ancien de l’US Air Force (extrait de l’épisode 8 du documentaire : “The History of the World”)


Du fait notamment de la riche filmographie américaine réalisée sur la guerre du Vietnam et ses conséquences, nous associons de nombreuses musiques à cette dernière, où à la période de cette dernière. Et pour ceux qui comme moi sont des grands amateurs de la musique rock de cette époque et que cela intéresse, je vous partage ainsi ci-dessous une de mes playlists personnelles : une chouette compil des grandes musiques rock et chansons iconiques de l’époque, écrites en lien avec la guerre ou dans le cadre de cette dernière.
Playlist où vous retrouverez de très nombreux titres de Bob Dylan, de Simon & Garfunkel, de Creedence Clearwater Revival, des Rolling Stones, des Beatles, de Jimi Hendrix,.. (ainsi que des dizaines d’autres musiques dont vous ne connaissez peut-être pas le nom ou l’artiste, mais que vous avez probablement déjà entendues !)
Quant à moi, je vous attends dans l’espace commentaire pour partager une réaction ou un point de vue, ou entamer la discussion autour de cette guerre si importante de l’Histoire, et vous retrouve sinon à l’occasion d’une prochaine histoire itinérante. À bientôt !
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J’ai visité le Vietnam,
Ils parlent encore beaucoup de la guerre
Un énorme merci pour ce sublime reportage et explicatif. Un vrai régal de vous lire .
Superbement écrit passionnant a lire. Merci à vous
Ces coffrets sont-ils traduits en français ?
Très passionnant
un grand merci
Grand merci pour ce reportage. Je suis née en Cochinchine ,Vietnam après et en suis partie au moment de l’arrivée des troupes américaines.
Trop jeune pour comprendre à cette époque !!